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L'avortement prématuré de mon allaitement...

Le Blog

Oui, les mots choisis pour le titre sont forts, mais ce sont ceux qui me sont venus en décidant de vous partager mon expérience....

C'est la semaine mondiale de l'allaitement. Je vois partout sur les réseaux de sublimes moments de tétée. 

ça fait 3 ans et demi que je suis maman, autant de temps que j'ai créé ce blog.
Et jamais encore je ne vous avais parlé de mon allaitement.
Ou plutôt, mon "Non-allaitement". 


Quand je suis née, mes parents m'ont donné des biberons. Enfant, j'ai eu des petites cousines, elles aussi nourries au biberon. Je me réjouissais d'ailleurs dès que je pouvais leur donner. Je n'ai pas été baigné dans une famille et entourage allaitant. 
Ce n'est quand devenant adulte que j'ai vu des jeunes mamans autour de moi donner leur sein naturellement à leur nouveau-né. Je trouvais ça beau, merveilleux et tellement naturel. 

Lorsque j'étais enceinte, j'avais cette volonté de pouvoir moi aussi allaiter mes bébés. Le fait qu'ils soient deux ne m'a  absolument pas freiner dans cette projection. 
Allaiter me sembler tellement naturel, "facile"... évident que je n'ai pas pris la peine de voir une conseillère en lactation pendant ma grossesse. 

Pourquoi faire ? Les femmes qui accouchent sont faites pour nourrir leur(s)s bébé(s) au sein, non ? 
C'était ce que je croyais... Pourquoi ça ne serait pas possible alors que depuis la nuit des temps des femmes allaitent. Dans la nature, les mammifères allaitent, c'est un reflex, une évidence. 

Pendant ma grossesse et mes différentes hospitalisations, on m'avait posé la question :
"Voulez-vous allaiter ? Allaitement exclusif ou mixte ?".... 
J'étais partie sur l'idée d'un allaitement mixte, après qu'on m'ait expliqué ce que cela signifiait.
Là encore, cela me paraissait tellement couler de source.
Ce n'est sans doute pas une évidence pour tout le monde, mais c'était la mienne, à cet instant, en tant que future maman de deux bébés. 

Et puis il y a eu mon accouchement, en urgence et prématuré.
Un transfert en SAMU, de la clinique où j'étais alitée au CHU qui dispose d'une maternité de niveau 3. 

Et puis il y a eu son premier cri. Patachou, mon premier né.... à peine sorti de mon ventre, à peine le temps de l'embrasser, de le sentir qu'il a été emmené dans une salle voisine...
Et puis il y a eu mon deuxième bébé, si petit, si chétif... lui aussi rapidement arraché à moi pour des premiers soins. Mon Petitchou...

J'ai bien eu la chance de les avoir contre moi peu de temps après leur naissance.
Mais cette première rencontre fut si rapide. On n'a pas eu de peau à peau, à peine le temps de faire connaissance qu'ils ont dû partir dans leur boite en plastique, comme j'appelle leur couveuse.
Scopés, sondés, reliés à une machine qui bipait... 

Et moi j'étais là, en bas... seule dans la salle où je venais de leur donner la vie. Seule alors que quelques instants plus tôt nous étions près d'une vingtaine dans cette salle froide et éclairée par des néons...
Seule, parce que leur papa les avait suivi. C'était évident ça aussi, que le parent pouvant les accompagner ne les laisserai pas "seuls"... 

Il était environs 8h du matin, quand après deux nuits blanches et un accouchement par voie basse de deux bébés nés en moins de 10 minutes, je me suis retrouvée seule.
Le ventre vide sans aucun berceau à mes côtés. Sans aucun bébé posé sur mon ventre, sur ma poitrine....
J'ai dû remonter dans une chambre vers 13h je crois... là aussi, au CHU, on m'avait demandé "vous allez allaiter ?"... 

Je me souviens qu'une personne m'ait déposé un tire-lait éléctrique. Me demandant "vous savez vous en servir?"... Naïvement, j'avais répond "Oui".... J'avais vu mes copines tirer leur lait, ça ne semblait pas compliqué. Une tétiére sur le sein, un bouton à tourner... 

Ce n'est que vers 16h30, plus de 8 heures après avoir accouché que j'ai pu rendre visite à mes enfants, mes bébés, mes si petits bébés... Je n'avais pas de montée de lait. D'ailleurs je n'en ai jamais eu. 

Je crois que c'est là, que tout à commencé à foirer...

Je n'ai tout simplement PAS ETE INFORMEE.... 

Il n'y a pas d'autre mot, je déplore encore aujourd'hui le manque d'information et d'accompagnement auquel est confrontée la jeune maman ou celle en devenir. 

Alors oui, on m'a posé la question. On m'a demandé si je voulais allaiter... Et puis, on s'est contenté d'écouter ma réponse. Mais ma réponse a-t-elle vraiment été entendue ? 

Est-ce qu'il n'y aurait pas eu un moment où un(e) des professionnel(le)s de santé qui m'a accompagné aurait pu me dire :
"Super, quelle belle idée. Mais vous savez, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte pour que la mise en route d'un allaitement se passe au mieux. Vous souhaitez qu'on prenne un instant pour en parler ? 
Aimeriez-vous que je vous mette en relation avec ma collègue, spécialiste de l'allaitement ?
Connaissez-vous les positions pour allaiter vos jumeaux en même temps?"...

Que sais-je, une question, une phrase qui aurait pu me faire dire "ah oui, il serait sans doute plus sage que je m'informe davantage".... Non, ça je ne le savais pas. Parce que finalement pour moi, c'était tellement évident d'allaiter après avoir accouché. 

Ce que je ne savais pas, car je n'avais jamais eu d'enfant, c'est qu'en naissant à 33 SA+ 4, mes bébés n'auraient pas le reflex de succion. C'est d'ailleurs pour cela qu'ils ont été nourri par une sonde naso-gastrique. 

Ce que je ne savais pas (et pourtant j'étais en menace d'accouchement prématuré depuis plusieurs mois..), c'est qu'en service de néonatologie ils seraient nourris avec du lait maternel, même si ce n'était pas le mien. 

Ce que je ne savais pas, c'est que même si je ne tirais que 10ml sur mes deux seins en 30 minutes, c'était déjà super bien...ça personne ne m'a encouragé pour me dire que c'était bien. 

Et tellement d'autres choses que je ne savais pas, 
en ma qualité de primipare....


J'ai bien eu des "infos" oui pendant mon séjour en maternité puis unité Kangourou. J'ai passé 11 jours auprès d'eux... ou plutôt dans le même établissement qu'eux. Durant ce séjour, sage-femme du service de maternité et infirmières du service de néonatologie m'ont donné des conseils pour bien tirer mon lait...
Mais ces conseils n'étaient pas les mêmes.

L'une me disait de tirer mon lait avec cette machine jaune, toutes les 3 heures.
L'autre me disait que la nuit, je ne devais pas mettre le réveil pour tirer mon lait, que ma lactation serait meilleure si j'étais reposée.... 


On m'a bien proposé de mettre mes petits bébés si fragiles au sein... Je les ai eu, tous les deux sur moi. Leur petite bouche sur mes tétons même pas sensibles.... Ils n'avaient pas la force de téter et étaient reliés à leur scope avec leur électrodes même en étant contre moi. 

Et puis, j'ai dû laisser ma place dans cette chambre n°4 du CHU. Rentrer chez moi, avec mon tire-lait sous le bras . Laisser mes bébés dans leur boite en plastique. J'ai continué de tirer mon lait, à la maison, en regardant des photos d'eux sur mon téléphone. Mais je ne tirais jamais assez de lait. L'exploit d'un jour fut de récolter 30ml sur les deux seins après 30 minutes de double pompage. 

Et puis, mes bébés ont commencé à prendre des biberons. Petit à petit nous avons espacé le gavage par sonde naso-gastrique. Je n'avais toujours pas eu de montée de lait... j'avais pourtant tenté les tisanes, l'homéopathie, et même la bière sans alcool... 

Et je voyais bien que les quelques 30 ml que je peinais à sortir de
mes seins ne suffiraient pas à remplir deux biberons de 70ml...
Et puis, fatiguée d'avoir essayé, en vain, j'ai abandonné... 


J'ai pris la décision d'arrêter de tirer mon lait. 
J'avais cette impression de le faire "pour rien"... A quoi bon alors, hein ? 
J'ai arrêté... J'ai hésité. J'ai regretté. J'ai recommencé à tirer, pour aboutir au même résultat. 

J'ai vu mes bébés changer, grossir. Se remplir. Finir leur biberon de 70 ml.... 
Et leur retour à la maison approcher. 

J'ai arrêté pour de vrai de tirer mon lait, sans jamais avoir allaité...


J'aurais tellement aimé connaitre cette sensation. J'aurais tellement aimé voir mes bébés, repus après une bonne tétée... J'aimerais tellement revoir des photos d'allaitement... mais tout cela ne s'est pas fait. 

Si je devais recommencer : je m'informerais davantage. Je prendrais contact avec une conseillère en lactation. Je lirai...des livres sur l'allaitement, des témoignages, le site de la Leche League
Et je sais, que je réussirai... car j'aurais été informée ! 

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En cette semaine mondiale de l'allaitement, je souhaite dire aux futures mamans, informez-vous avant ! 
Je voudrais dire aux mamans qui font le choix de l'allaitement : suivez votre instinct. Qu'il s'agisse d'allaiter juste pour une tétée d'accueil ou pendant des années, faites ce que bon vous semble... C'est si beau, de voir un bébé téter... 

Et pour celles qui ne font pas le choix de l'allaitement mais qui ont lu cet article :  j'ai souvent entendu "Mieux vaut un biberon donné avec amour qu'une tétée donnée à contrecoeur"... Votre choix sera le bon, quel qu'il soit... 

De mon côté, je me délecte de voir sur mes fils d'actualités de superbe photo d'allaitement. 



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