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Ces jours où je pleure

Le Blog

Ces jours où je pleure… 


Il y a six ans aujourd’hui…Six années. Je ne sais pas si elles sont « beaucoup » ou bien si six ans ce n’est rien. 

Cela fait six ans aujourd’hui que je n’ai plus de parents. 

Il faisait beau il y a six ans, je me souviens avoir mangé en terrasse le midi. Ce midi où j’aurais dû être avec lui pour passer quelques jours de vacances entre deux CDI. J’avais décidé de prendre mon temps pour rentrer à la maison. 

Je lui avais dit « je viendrais plutôt dans la semaine, Papa! ». 


Mais ce lundi là, je suis quand même rentrée à la maison. Tard le soir. 

Je me souviens du coup de fil de ma Mamie « tu sais Nenette, Papa il m’a pas apporté mon pain aujourd’hui ». Il devait être 20h. 

Des mots tellement basics, classiques. Une baguette de pain… Mais j’ai su, j’ai compris… 


J’avais une heure de route entre la salle de sport que je quittais et la maison. Celle où j’avais grandie les quelques vingt premières années de ma vie. 


Après avoir raccroché le téléphone d’avec ma Mamie (grand-mère maternelle), j’ai appelé la soeur de Papa. Sa grande soeur protectrice qui avait les clés de la maison « au cas où ». Je lui ai dit « Tu sais Tata, va voir à la maison, je pense qu’il s’est passé quelque chose »… Inutile d’en dire plus… On se comprend à demi mots avec ma tante. 


Puis j’ai pris la route, kit main libre sur les oreilles pour appeler ma soeur, à l’autre bout de la France… « Papa il n’a pas apporté le pain à Mamie aujourd’hui, tu sais, ça se trouve il est mort ». 

Cela faisait déjà 3 ans, 3 mois et 3 semaines que Maman nous avait quitté… Une fichue de longue maladie que l’on appelle cancer. 


Mais il allait « bien », lui, Papa… Il avait juste arrêter de « vivre » après le décès de Maman. Après 34 années de mariage à ses côtés. 

Il allait « bien », car il n’avait pas de maladie incurable, sinon peut-être « la maladie d’amour ». 


Six jours avant ce lundi là, nous avions parlé plus de 3h au téléphone, ma soeur et moi. « T’imagine, le jour où il arrive quelque chose à Papa, tout ce qu’on aura à gérer ? »…. Une intuition, un message reçu… Je ne sais pas ce que c’était, mais nous l’avions anticipé.


Ce lundi soir là, en arrivant près de ma ville natale, je dois passer devant l’hôpital pour rejoindre la maison. J’appelle ma Tante « Je vous rejoins à l’hôpital ou bien à la maison ? » 

«  Viens à la maison, les pompiers sont encore là…. » Elle ne m’avait encore pas dit, je conduisais. Inutile, dangereux. 


J’arrive dans le quartier de mon enfance… La voiture de mon autre tante était là aussi, ma cousine qui m’attend devant la maison. Je m’en souviens comme si c’était hier. 

Je m’approche d’elle en lui demandant directement « il est mort ? » Je le savais, je le sentais, j’avais juste besoin qu’on me le confirme (Il n’y avait d’ailleurs plus de pompiers ni quelconque médecin… ma famille attendait mon arrivée). 


Décontenancée par ma question aussi directe que froide, ma cousine me répond « Oui, il n’a pas souffert ». 

J’ai presque envie de dire « ouf » qu’il n’ait pas souffert, ne sachant toujours pas de quoi il était mort. 


A peine rentrée dans la maison, je vois mes deux tantes l’une à côté de l’autre, sur le canapé… Inutile de parler, l’atmosphère est lourde. C’est le soir, elles pleurent leur petit frère, cadet de cinq enfant, parti trop tôt, trop brutalement. 


Je monte le voir, il est sur son lit. Ce n’est pas là qu’il était quand ma tante l’a trouvé. Mais c’est là que l’ont allongé les pompiers.

Je m’assoie près de lui pour embrasser ce corps déjà bien froid et appeler ma soeur, pour lui confirmer mes craintes. 

Ma cousine m’a accompagné, ne voulant pas que je sois seule, à côté de ce corps sans vie. 

On dirait qu’il dort.. mais il dort désormais pour toujours, il est parti rejoindre Maman. 


Je vous écrirais sans doute encore sur cette perte prématurée de mes parents… ce deuil, la dépression qui a suivi le déni… J’avais juste besoin de poser ces quelques mots, ou maux d’ailleurs, pour continuer ma journée… 



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