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Non, il n'y aura pas de petit troisième !

Le Blog

« Non il n’y aura pas de petit troisième »
« Quand la vie décide pour toi »
« Heureusement que tu en as déjà deux ! »….


Cet article, j’aurais pu le commencer de tant de façons de possible.
Les mots tournent dans ma tête depuis presque deux mois pour savoir comment je vais en parler. Quand je vais en parler.
Il sera sans doute décousu de sens, sans suite logique dans les idées, mais qu’importe, il faut que ça sorte !

Dans la vie, il y a une pression invisible qui s’exerce sur les couples, sur les femmes, sur la maternité.

Tu es en couple, dans une relation stable, il y a LE moment où quelqu’un te demandera « et le bébé c’est pour quand alors? »  (c’est une question que j’ai posé moi aussi, autour de moi, avant de me rendre compte qu’elle peut soulever bien des souffrances pour ces couples qui essayent mais n’y arrivent pas. Si j’ai pu froisser des personnes autour de moi, je m’en excuse).

Pourquoi, parce qu’on est en couple, faudrait-il qu’il y ait un bébé ? Il y a des gens qui assument pleinement le fait de ne pas en vouloir et c’est une décision qui leur appartient.

Tu es en couple, tu as un enfant qui a déjà deux, trois ans… on le lui laissera même pas souffler ses 4 bougies qu’on demandera aux parents : « et le deuxième alors, c’est pour quand ? »… et si un seul enfant, c’est ce qu’ils souhaitent ces parents…?

Tu es en couple, tu as deux garçons et ta famille est au complet. Tu le sais, cette famille est parfaite.
Mais alors pourquoi les gens te demandent « et la fille alors, c’est pour quand ? »….

Quoi, tu rêvais d’avoir deux enfants dans ta vie et BIM, première grossesse et tu as eu des jumeaux ? Tu annonces une nouvelle grossesse et là, la question est « tu es sûre qu’il n’y en a qu’un ? »

Bref… tant de questions qui tournent sans cesse autour de la maternité, du nombre d’enfants,
de la répartition fille / garçon…
Et tant de possibilité, d’envie, de situations si différentes. 

Il y a les choix personnels des couples, qui se doivent d’être respectés.
Et puis, il y a les choses que nous subissons, quand c’est la vie qui décide pour nous.

C’est là que je rentre dans le vif du sujet de cet article :

Je vous ai déjà confié l’an passé un épisode personnel de ma vie. Une opération du col de l’utérus (cliquez-ici pour le relire).
L’opération de mai dernier s’était bien passée. Mais voilà, avec des antécédents médicaux, le suivi est renforcé.

Début décembre dernier, j’ai fait un frottis de contrôle…
Les fêtes de fin d’année arrivent, les résultats de l’examen non.

C’est vers mi-janvier qu’un appel de mon médecin est arrivé. 

Je me souviens de ces mots « Bonjour Docteur, bonne année bonne santé » (évidemment j’ai parlé intentionnellement de santé, car je savais que s’il m’appelait, ce n’était pas bon signe).
Il m’a répondu « oui, bonne année à vous aussi »!.

Et la santé, on en parle ou pas ?

« J’ai eu vos résultats, j’ai bloqué l’envoi avant les fêtes
pour vous laisser passer de bons moments en famille ».

(Merci pour cette attention, il n’y avait pas d’urgence vitale , ouf!).

Je savais que s’il m’appelait lui directement, quelles en seraient les conséquences. Nous en avions parlé lors de l’examen du mois précédant.

Récidive… La conisation de mai dernier n’a pas permis de retirer l’ensemble des cellules pré-cancéreuses.
Alors non, il ne s’agit pas (encore) d’un cancer. Juste de cellules pré-cancéreuses, qui se sont installées il y a longtemps. Qui sont parties, revenues, reparties mais qui reviennent…

Alors on fait quoi ? Quel est le risque ?
Le risque, c’est tout simplement que ces cellules évoluent vers un cancer de l’utérus dans les 5 ans à venir. (je ne vais pas ici rentrer dans des détails médicaux, il s’agit de HPV / CIN de haut grade. Je n’irai pas plus loin).

Non, ce n’est pas sûr. Il se peut qu’elles ne restent « que » des cellules pré-cancéreuses.
Mais si le cancer se déclare….?

Or de question de prendre le risque. Il y a eu trop de cas de cancer dans ma famille, je l’ai vécu de près, trop près.
J’ai perdu ma maman d’un cancer il y a 11 ans.

Il est pour moi tout simplement inconcevable de prendre le risque que mes enfants et mon mari soient un jour à cette place, celle à laquelle j’étais il y a 12 ans.

Alors oui, la seule solution possible c’est l’hystérectomie : 
retirer l’utérus et le col est désormais la seule option possible.

C’est à ce prix que je pourrais continuer à profiter de ma famille en étant auprès d’eux en bonne santé et j’ai bien l’intention de l’être le plus longtemps possible.

Voilà, j’ai 34 ans, deux enfants.
J’aurais eu une seule grossesse et je n’ai plus d’utérus.
Je ne pourrai plus porter le vie.
Je ne pourrai plus donner le vie. 

Plus jamais je ne connaitrais cette sensation d’avoir les seins qui gonflent, d’avoir des bulles dans le ventre qui représentent les premiers mouvements perceptibles d’un bébé dans le ventre.
Plus jamais je n'aurais le coeur qui bat avant une échographie. 
Plus jamais mes narines seront emplies de cette odeur si singulière du liquide amniotique, entourant ce nouveau-né posé sur moi. 
Et ce premier cri, celui qu'on attend tous une fois la dernière poussée terminée....
Toutes ces choses qui ont fait de moi une maman.
Mais il y en a tant d'autres à vivre pour des dizaines d'année encore... 


Avions-nous un projet d’enfant ? Vous savez, ces fameuses questions du début de mon article… « et la fille alors c’est pour quand ? », « et le petit troisième c’est pour quand ? imagine, si c’est encore des jumeaux ».

Si les jumeaux avaient été nos premiers enfants à tous les deux, je crois qu’un troisième enfant aurait été envisageable, envisagé…

Mais un petit 3ème pour nous, c’est un petit 6ème dans cette belle fratrie qui compose aujourd’hui notre famille recomposée.

Alors non, nous n’avions pas de projet d’enfant. Et oui, ouf, j’ai la chance d’en avoir eu déjà deux, et en bonne santé qui plus est.

Mais peut-on vraiment, à 34 ans, faire le deuil de la maternité ?

Je n’ai eu qu’une seule grossesse, que je n’ai pas vécue pleinement car j’ai passé 3 mois alitée et j’ai accouché avec deux mois d’avance.
Cet accouchement en urgence, avec 20 personnes dans la salle (quand j’y repense, c’était un hall de gare ma salle d’accouchement, des gens entraient sans même venir se présenter, dire qui ils étaient etc…mais je garde un merveilleux souvenir de cette journée).

Alors oui, même si nous n’avions pas de projet d’enfant, je gardais secrètement au fond de moi l’envie de peut-être un jour vivre une nouvelle grossesse, différente. Avec toutes les connaissances de la maternité que j’ai acquises ces dernières années, en devenant maman.
Une grossesse de singleton, un accouchement physio, un allaitement exclusif, des peau à peau, du portage à gogo… V
oir mes fils devenir des grands frères, compléter notre famille…

Tout ça, ça ne sera jamais possible. C’est un deuil à faire. 

Et ce n’est pas choisi, c’est subi.
Mais comme le disait si bien chéri : même une nouvelle grossesse, on ne sait pas comment elle pourrait se passer…

________

J’ai écrit cet article il y a un mois. J’avais besoin de poser les mots. ça m’a fait du bien.
Je voulais le relire avant de publier et je ne vais rien modifier.

Aujourd’hui, début avril, presque 1 mois et demi après l’opération, je me sens bien. Je me sens sereine. Vraiment.
J’ai pu revoir mon médecin qui m’a dit « on a pas opéré pour rien ».
Les cellules étaient bien présentes et remontaient dans l’utérus.

C’était une sage décision, celle qu’il fallait. 

Ma santé va bien. Ma santé physique comme ma santé mentale. (J’ai juste été extrêmement fatiguée).

Je les ai eu les questions, les fameuses questions « et le prochain alors, c’est pour quand ? »,  j'ai sourit gentiment en disant « non c’est bon, là on en a assez » (des enfants…)…

Maintenant, il faut juste laisser le temps à mon corps de se réaprivoiser, à chaque organe se trouver sa nouvelle place.
Il me faut le temps de me « reconnecter », et je sens que ça se fait, petit à petit.
J'ai juste eu besoin de faire une coupure. J'étais tout bonnement incapable intellectuellement de me concentrer, malgré les sollicitations, les relances. Je n'en avais pas la capacité. J'avais besoin de ce temps de pause, de "digestion". 


Je crois que je vais apprécier la vie encore un peu plus, la savourer davantage même.
Je vais puiser dans mon état d’esprit positif pour vivre les belles choses que la vie m’offre au maximum.

A presque 35 ans, je me sens moi, je me sens maman, je me sens femme et je me sens bien. 

Et oui, même sans utérus on peut se sentir femme, vraiment!.
Et oui, même dans les épreuves, les difficultés de la vie, on peut voir le positif, s'en inspirer pour avancer. 

Si on se connait, ne soyez pas gênée de m'annoncer une grossesse, je serais ravie pour vous.
Je vais continuer à parler maternité, parentalité sur mon blog. C'est pour échanger sur ces thèmes que je l'ai crée et je vais continuer aussi longtemps que j'y prendrai du plaisir.


J'ai une chance inouïe d'avoir été bien suivie, d'avoir pu être soignée, avant d'être "malade"....




Je tiens à accorder un merci particulier à mon conjoint qui m’est d’un indéfectible soutient, depuis 7 ans maintenant.

Merci à ses parents, qui ont fait la route le jour de l’opération. Ils étaient là, eux aussi, avant que je parte au bloc. Et purée que ça fait du bien de voir des visages familiers dans ces moments là. Ils ont géré les enfants pour permettre à mon conjoint de rester auprès de moi jusqu’au soir, après mon retour du bloc. Que c’est bon…

Merci à mes enfants et le fils de chéri qui, à mon retour à la maison ont été vigilants, aidants, vraiment !

Merci à ma famille et ma belle-soeur pour le soutien moral, les messages.

Merci à mes ami(e)s pour leurs messages, leur compassion, et les fleurs :)

Et merci à mon gynéco, en qui j’ai une totale confiance, pour ses mots si justes et son écoute permanente, pour ses conseils.  Il est venu me voir dans ma chambre avant de partir au bloc, il m'a tenu la main pour l'anésthésie (je lui avais demandé de venir me voir avant qu'on ne m'endorme), il était là au réveil... 

Je crois qu’il est venu le moment de publier cet article, pour vous permette d’échanger sur le sujet si vous en avez besoin ( contact@parents-de-jumeaux.fr ou MP sur ma page Facebook).

Ne vous négligez pas, ne mettez votre santé de côté sous couvert du "j'ai pas le temps"... 
Et surtout, si vous devez faire face à une épreuve, sachez que vous n'êtes pas seule.
Entourez-vous, parlez-en... 

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